Poppy, je suis sûr que tu n'es pas capable de mettre ce vieux dégueulasse dans ton lit. Jazzyel pointa du doigt l'homme en question. Un gros beauf qui essayait de se faire toutes les nanas du club. Des défis, Poppy en avait relevé mais celui-là était particulièrement corsé. Pourtant, même si cet homme le répugnait, Poppy ne rechignait jamais à la tâche. J'ai bien peur que tu te trompes monsieur Ackerman. Rendez-vous à l'appart dans une heure, j'en aurais fini avec lui. Fière comme un coq et consciente de son sex-appeal, Poppy but d'une traite sa vodka et se dirigea vers son passe-temps de cette nuit. Au bout de dix minutes et après s'être fait offert un verre, elle quitta le club au bras de l'homme qui la répugnait. Au bar, Jazzyel regardait, avec un grand sourire, sa sœur dégoutée. Ce dernier aimait lui lancer des paris comme celui-ci depuis leur plus tendre enfance. Les enfants Ackerman avaient toujours été proches et pourtant, ils ne partageaient pas le même sang. Qu'importe, pour Poppy son petit frère, c'était comme sa propre vie. Ils aimaient le même rock, les mêmes soirées, les mêmes fumettes. Ces deux-là ne se séparaient à vrai dire jamais. Elle l'aimait son frère, putin, elle en était folle mais ce soir-là dieu sait comment elle pouvait le détester. Elle pensait déjà au prochain défi bien dégueulasse qu'elle allait lui lancer pendant que l'autre se dépensait à essayer de la faire jouir. A voir sa tête, Poppy aurait plutôt eut envie de vomir mais sa fierté était bien trop forte pour perdre face à son frère. Elle savait que dans ce cas, il n'hésiterai pas à lui rappeler la fois où, elle n'a pas eu le cran de relever son défi. Ça, elle savait qu'elle ne l'accepterait jamais. Au retour de Jazz à l'appartement, Boa avait déjà viré son amusement de la soirée mais avait gardé sa chaussette comme preuve. Regarde-moi ça microbe, si ça c'est pas du beau travail. Prépare-toi à ma revanche mon petit. Munie d'une pince à linge où pendait la chaussette de son casse-croûte, Poppy courut après le jeune homme pour bien lui préciser que rien ne lui faisait peur même pas un monsieur tout dégueulasse et tout poilu.

Poppy, putin tu fais chier, dépêche-toi on va être en retard. Poppy, comme d'habitude, traînait dans sa salle de bain pour se pomponner alors qu'en bas de l'immeuble Luckaël l'attendait dans sa voiture. Comme pour signifier au conducteur qu'elle n'aimait pas qu'on la presse, Poppy en profita pour prendre encore plus de temps et ce, malgré que son colocataire râlait pour avoir la place. Dix minutes plus tard, ce fut une Ackerman toute pimpante et clope au bec qui s'installa sur le siège avant de la voiture. Tu sais très bien que quand mes parents donnent une heure de rendez-vous, ils n'aiment pas qu'on soient en retard. Tu foutais quoi la grosse ? Poppy, de son air boudeuse, mit un coup de poing sur l'épaule de Lucka qui gémit de douleur. Les parents de Lucka était du genre super stricts et en plus de ça, très catholiques. Ils ne supportaient pas un seul mot de travers et encore moins le retard. Oui, Boa était au courant mais elle adorait foutre la merde chez eux en les entendant la critiquer à chaque fois. Pourquoi tu m'emmènes toujours dans tes repas de famille aussi toi ? Je parie que je vais encore devoir faire la prière. Tu peux pas leur dire que vu toutes les fois où j'ai écarté les jambes, Dieu doit déjà penser à m'achever ? C'est vrai quoi, Boa n'était pas du genre chrétienne mais alors pas du tout. Déjà naître dans une famille avec deux parents homosexuels, ça vous oblige un peu à être refuser aux portes des églises. Quand les parents de Lucka évoquaient le pape et demandaient à Poppy si ses parents n'avaient toujours pas changé d'avis alors là, c'était le pom-pom pour la jeune femme. Tu sais très bien qu'ils aiment quand j'amène ma meilleure amie pour dîner. Puis, dans le jacuzzi, on ne l'a pas encore tenter toi et moi. Il posa sa main sur la hanche de sa passagère et lui jeta un regard qui voulait tout dire. Luckaël était le meilleur ami de Poppy, elle savait très bien qu'à lui, elle pouvait tout dire. Mais, ils étaient aussi amants où rien que le sexe primait. Entre eux, tout a toujours été clair, ils ne ressentent aucun sentiment l'un pour l'autre, de toute façon, ils se l'interdisent. Puis, ils ne se réservent pas que l'un pour l'autre, chacun de son côté avait aussi d'autres amants dont ils aimaient parler. Officiellement pour se vanter et pour gagner la compétition de qui aura le plus d'amants, officieusement pour rendre totalement jaloux son partenaire sexuel. Tous les quinze jours, lorsqu'ils allaient manger chez les vieux cathos, Lucka et Boa le faisaient dans une nouvelle pièce du château où ils demeuraient. Et tout ça, lorsque les parents étaient présents dans le domaine. C'était un genre de jeu excité de ne pas se faire prendre par ces deux conservateurs qui pensaient qu'ils n'étaient qu'amis et qu'ils aimaient bien jouaient à la belote. Foutaise, Boa était une grosse salope qui aimait se faire des mecs et elle le revendiquait très souvent.

Rhodry, tu sais que tu peux compter sur moi, je te laisserai pas tomber, je ne l'ai jamais fait. La tête posait sur l'épaule de Rhodry et sa main dans la sienne, Poppy pensait chacun des mots qu'elle prononçait. Ce moment était tellement triste, tellement important. Au fond d'elle, elle ne savait pas comment agir ni vraiment quoi dire et elle se sentait tellement minable face à sa tristesse. Rhodry traversait l'un des moments les plus difficiles que l'on puisse connaître dans la vie et Poppy n'avait jamais cessé d'être là. Son sourire, sa joie, sa bonne humeur lui manquait. Elle qui était si proche de son ami, de son colocataire, avait si mal de le voir dans un tel état. Il venait de perdre son frère et depuis la brunette ne savait plus où se mettre. Elle s'imaginait elle aussi sans son frère, son petit bonhomme dont elle était si fière et des larmes perlées vinrent à couler sur ses joues. De Rhodry, elle avait besoin. Depuis maintenant quatre ans, ils habitaient ensemble et la seule chose qui retenait Poppy dans cet appartement, c'était le jeune homme. Il est une partie d'elle, elle est une partie de lui. Elle ne sait pas, elle n'a jamais su s'exprimer sur leur amitié mais elle est persuadée que celle-ci ne peut pas être détruite puisqu'ils l'entretiennent tous les jours comme une flamme qu'on ne veut pas voir s'éteindre. Leur amitié avait traversé tant d'épreuves. De cet homme, Poppy s'était vu infligé le surnom de Boa. Bizarre me diriez-vous mais au fil du temps Poppy a su s'en accommoder. Boa rappelait sa taille de soutien-gorge, bonnet a dont Rhodry adorait se moquer. En même temps, il l'adorait cette petite paire puisque plus d'une fois, Rhodry et Poppy ont fini dans le même lit à découvrir les plaisirs charnels dû à leurs consommations illégales qui les défonçaient totalement. De ces nuits de plaisir, Rhodry ne se rappelle de rien. Heureusement pour elle peut-être, car sinon, leur amitié serait vue d'une tout autre façon. Posant son regard sur la tristesse que portait le visage de son ami, Poppy passa sa main dans les cheveux de Rhodry et lui déposa un baiser sur la joue. Ça va aller Rho, il faut que tu restes fort. Je suis là, appuie-toi sur moi, ne t'en fais pas. Je ne partirais pas.

Putin, c'est pas vrai cette connerie. C'était le troisième qu'elle utilisait et le résultat n'avait pas changé d'un poil. Elle ne pouvait pas, elle ne pouvait pas tout simplement être enceinte, c'était inconcevable en plus. Puis allez rechercher le père avec tous les hommes qui sont passés dessus. D'accord, elle a utilisait un maximum de capotes durant ses rapports mais savoir avec qui elle ne l'a pas fait, ça c'était une mission impossible. Trois résultats affichaient pourtant positif sous les yeux de Poppy. Ni une ni deux, Poppy-Jane demanda pour une prise de sang auprès de son médecin et alla la faire le lendemain. J'ai pissait sur le manche trois fois de suite et à chaque fois, c'était un putain de signe positif. Je viens ici pour enfin me dire que vos tests merdent comme toujours madame. Face à l'infirmière, Poppy était persuadée qu'elle n'était pas enceinte. Un retard de règles de deux semaines n'était pas forcément très grave puis ça arrangeait bien la petite brunette qui était enfin tranquille de ce désagrément. Félicitation mademoiselle, vous êtes enceintes de cinq semaines. Félicitations, elle pouvait se les garder ces félicitations. Assise sur le siège, Poppy avait l'impression de se décomposer sur place. Cinq semaines, cela voudrait dire que ça pouvait être ce gros dégueulasse qu'elle s'était tapé après le club ou encore Steve, un habitué ou un autre homme dont elle ne connaissait ni le nom ni le prénom ou tout simplement Luckaël. Tout se chamboulait dans sa tête et une seule question revenait sans cesse. Comment elle pouvait faire pour s'en débarrasser ? Oui, Poppy adore les enfants, voilà pourquoi elle est devenue professeur des écoles avec les tous petits. Elle s'imagine un jour devenir mère et construire une famille mais ce moment n'était pas encore venu pour elle. Elle n'était pas stable amoureusement puisqu'elle se tapait tout ce qui bougeait et elle fumait des tas de trucs qui pouvait ruiner la santé du bébé. La meilleure décision pour elle était donc de faire une interruption volontaire de grossesse même si elle n'avait jamais été vraiment pour auparavant. La peur d'en parler à ses proches la pétrifiait. Elle avait surtout peur qu'ils veuillent la faire changer d'avis et ne voulait en aucun cas se faire influencer. Mais si seulement Lucka était le père par exemple, il pourrait avoir un avis sur cette grossesse. Ah Lucka, en ce moment, c'est compliqué avec ce monsieur. Ils ne font que se disputer et selon Jazzyel, ils forment le couple idéal. Mais Poppyy ne l'avait jamais vu comme ça auparavant et les disputes qui s'accélèrent ne l'aident pas non plus à voir plus clair. Imaginez alors ce que pourrait engendrer la venue d'un bébé dans leur couple d'amis.