La soirée touchait à sa fin et le silence primait horriblement dans la demeure Lawford. Chaque soir, c'était ainsi, surtout quand madame fessait honneur de sa présence autour de la table familiale. Chacun portait grande attention à chaque mouvement. C'était à croire qu'un concours de silence était lancé. Madame ne n'appréciait pas le bruit à table et encore moins la présence de sa famille. Au final, elle ne connaissait pas la raison qui l'avait poussée à avoir un enfants mais, surtout une fille et encore moins la raison de son mariage qui, avouons le sincèrement sans mensonge était une catastrophe. Ce n'était pas faute de monsieur. Non, pas du tout. Madame avait simplement un soucis existentiel enfin, c'était ce qu'en disait son psychologue dont les séances quotidiennes n'étaient plus depuis quelque mois désormais et cela se fessait sentir, surtout pour Isobel. La petite fille avait toujours espéré que sa maman lui prête une once d'attention, qu'elle soit présente à la sortie de l'école, les espoirs fut en vain. C'était monsieur qui était toujours là et fort bien heureusement. La petite blondinette fut donc toujours très proche de son père et beaucoup moins de sa mère, elle n'avait aucun lien particulier qui la rattachait à cette femme qui montrait une façade totalement glacial. Une façade qui aurait fait fuir un rat mort s'il le fallait. Isobel rêvait toujours en secret d'avoir une famille unie. Un papa & une maman qui s'aimait au-delà des limites, mais rien n'y fessait. Leur famille semblait différente des autres, différente comparés à celle de ses copines de classe. « Ne t'inquiète pas princesse, maman à eu une mauvaise journée » Encore et toujours cette excuse. Monsieur Lawford était dépassé par la situation, dépassé par le comportement de sa femme, il ne savait que faire et il avait fini par abandonner l'idée que tout ceci passerait un jour. La femme - ou plutôt sa mère à titre posthume avait déserter la table, prenant à refuge son bureau aux couleurs plutôt ternes laissant ainsi sa fille avec son mari. Au final, tout ceci n'était qu'une habitude.

« Elle est partie... » Ce n'était pas une question et ceci était sans étonnement. Non. Isobel le savait que sa mère partirait un jour, c'était inévitable. Seulement elle ne comprenait pas pourquoi elle n'avait ressentit le désir que présentement alors, qu'elle aurait pu le faire des années auparavant. Peut-être avait-elle attendu qu'Isobel soit suffisamment grande pour comprendre - ou pour veiller sur son père et elle-même. La jeune fille ne lui en voulait pas, elle avait grandi avec l'ombre d'une mère. Après le départ de cette dernière, Isobel prit possession de la maison, s'occupant ainsi de son père qui se tuait durement au travail. Il fallait bien qu'une fille fasse les tâches de la maison. Elle tentait tant bien que de mal à associer les cours et la maison, mais rien ne l'empêchait d'être une fille banal. Isobel était une fille qui avait des amies, des ennemis. A la maison, son père tout comme elle évitait soigneusement d'aborder le départ de la figure maternel. En partant, elle avait laissé un post-it accroché au réfrigérateur. 'Je ne peux plus, désolé... '. Quelques mots qui voulaient tout dire, elle ne reviendrait pas. Jamais. Plus tard, Isobel avait fini par mettre ce mot à la poubelle, comme pour effacer ce moment couleur ébène de leur vie. Même si elle n'avait jamais été proche de sa mère, son départ lui laissait une étrange sensation amère. Un vide dont elle ne disait jamais rien. Dans cette famille, la règle d'or était d'éviter soigneusement l'abordage des problèmes. C'était certainement plus facile qu'avoir l'idée somptueuse de les affronter de face.

« Bordel Isobel, remets l'eau, j'suis sous la douche ! » Elle le savait pertinemment et c'était pour cela que la jeune femme avait coupé l'eau. Son ami était sous la douche, le corps envahit par la mousse, mais elle s'en fichait. Elle tenait sa vengeance. « Ma serviette, ramène là ! » Elle était une chieuse jusqu'au bout et il le savait bien. Un rire cristallin résonna dans l'appartement, elle ne se contenait plus. A sa demande, elle ouvrit la porte de la salle de bain sans aucun gène. « Décidément je ne comprendrais jamais l'intérêt des filles pour ce corps » Un soupir, un sourire narquois sur les lèvres, Isobel n'en perdait pas une miette. Elle admirait le spectacle. « Dégage ! » « Très bien, au revoir, darling ! » La jeune femme déserta la pièce aussitôt, amusé par la situation. « Ma serviette, bordel et l'eau! » Elle avait déjà déserter l'appartement le laissant sous la douche sans eau, ni serviette. Il se débrouillerait bien seul. Entre lui et elle, la situation avait toujours été cocasse. Remplit de plan foireux. Isobel était sa colocataire. Il était son pilier depuis qu'elle était arrivée en ville. Une amitié très profonde. Profonde, mais aussi fragile que le cristal. Il y a quelque temps, ils ont passé la nuit ensemble lorsqu'ils sont rentrés d'une soirée bien arrosée. Le lendemain, le sujet fut éviter un maximum pour le plonger dans l'oubli par la suite. Isobel en fut venu à dissimuler à son ami qu'elle s'était retrouvée enceinte, mais qu'elle n'avait pas gardé l'enfant. La peur de sa réaction, celle de perdre son amitié si précieuse. Cette peur que tout change entre eux. Mais si justement, avoir fait de cette situation un secret changeait quelque chose ? Isobel ne veut pas qu'il le sache cependant, elle commence à s'éloigner de lui, évitant d'être présente lorsqu'il est présent à l'appartement, lorsqu'il tente de la joindre seul le répondeur l'accueil bien souvent, hélas.

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