[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Chapitre 1 : « Eros attends ne part pas comme ça ! Arrête les conneries. Je voulais t’en parler je t’assure mais c’est Némésis qui avait peur de ta réaction. » J’étais resté là, incapable de prononcer le moindre mot, aucun son ne sortait de ma bouche. Némésis était ma meilleure et j’étais secrètement amoureuse d’elle depuis ma plus tendre enfance. Là je venais de voir mon frère jumeau en train de l’embrassait fougueusement. La colère s’empare de moi, je sentais mes émotions bouillir au fond de mon estomac et ma seule envie à ce moment précis c’était de hurler à en crever. Mais comme toujours je me retiens, je ne pouvais pas en vouloir à mon frère ni à Némésis. Il ne connaissait pas les sentiments que j’éprouvais pour ma meilleure amie et elle, elle ne m’a jamais vue autrement que comme un ami. Je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même finalement. Une fois la colère réprimé j’ai fini par ouvrir la bouche.
« C’est rien ne t’en fait pas, c’est jusque que je ne m’attendais pas à ça. Mais si t’es amoureux d’elle alors je suis content pour vous deux. » Un sourire s’affiche sur mon visage et je leur fait un signe de la main avant de m’enfuir de ma propre chambre. Une fois la porte refermé je me laisse glisser le long de celle-ci, alors que je sens les larmes montés. J’avais le cœur brisé pour la première fois de ma vie et je ne pouvais m’empêcher de me haïr. J’aurais dû bouger plus vite, lui dire la vérité… J’ai été bien trop long, bien trop timide, bien trop idiot, Narcisse a saisi sa chance et même si d’ici un mois ou deux toute leur histoire sera terminé c’était bien lui aujourd’hui qui était avec elle. Les jours et même les semaines sont passés depuis ce petit incident, je ne disais rien et je me contentais d’être naturel mais je ne voyais plus ma meilleure amie depuis qu’elle sortait avec mon frère. Narcisse et moi nous ne nous sommes pas disputés ni même battu, nous avions une relation bien trop fusionnel pour ça. Et même à cet âge j’aurais offert ma vie pour sauver la sienne. Nos parents étaient merveilleux, ils n’ont jamais fait aucune différence entre mon frère et moi. Nous étions aimés de la même manière, nous n’en avions jamais douté.
« Dit petit frère tu ne veux pas nous prendre en photo ? » J’entends la voix de mon frère qui retentit dans ma chambre. Némésis à son bras. Je n’étais pas sûr de vouloir immortalisé leur première vraie sorti mais Narcisse était comme ça, il aimait prendre des photos de tous les moments qu’ils passaient, une manière de se souvenir de tous et de n’oublier aucun petit détail de sa vie. A cette époque je voulais devenir photographe, c’était mon rêve, avec un appareil je faisais des merveilles d’après ma famille.
« Bonjour Eros. » Timidement, Némésis me faisait un sourire et j’hochais la tête tout en souriant légèrement. Même ce sourire était un mensonge. J’ai donc pris la photo sans broncher. Elle me ferait mal quand je l’a développerait mais c’était pour le bonheur de mon frère que je le faisais et non pour moi.
« Je vous souhaite une bonne soirée à tous les deux. Amusez-vous bien. » Oui j’étais invité mais non je n’irais pas. C’était bien trop difficile.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Chapitre 2 : « C’est qui cette fille ? Ta petite amie ? Elle a vraiment la tête d’une allumeuse. Tu as vraiment des gouts douteux en ce qui concerne les femmes. » Je mordille ma lèvre violemment en l’entendant dire cela. Entre Némésis et moi c’est la guerre depuis quelques temps. Elle sort toujours avec mon frère jumeau et moi j’essaie simplement de l’oublier avec d’autres personnes. Je sors avec cette fille Manuela et j’avoue que je ne l’aime pas, je ne suis même pas sûr de l’apprécier mais je ne suis pas seul et c’est ce qui compte à cet instant.
« De quoi je me mêle Némésis ? Je fais ce que je veux avec qui je veux. » « Tu comprends rien, Je t’aime bordel ! Tu vois rien ou quoi ? T’es aveugle à ce point-là ? » Heureusement que c’était une femme sinon elle se serait pris une gifle. Comment pouvait-elle me dire cela alors qu’elle sortait avec mon frère depuis des semaines déjà.
« Tu sors avec mon frère et t’oses me dire que tu m’aimes en plus ?? » De nouveau je sens la colère rongeais mes traits, je ne souhaitais qu’une chose, qu’elle parte. Mais contre toute attente, je l’ai attrapé brusquement et je l’ai collé contre le mur. Je n’étais pas le genre d’homme fougueux bien au contraire. J’ai déposé mes lèvres sur les siennes, je l’ai relâché en douceur alors qu’elle s’accrochait à mon cou. Je l’aimais éperdument et c’est tous ce qui compté à ce moment. Je ne pensais pas à mon frère. Ni à ma petite amie. Quand j’ai enfin relâché ses lèvres, mon souffle caressait avec douceur ses lèvres, c’est là que je me suis mis à murmurais à quelques centimètres de ses lèvres.
« Je t’aime aussi. Je t’ai toujours aimé mais tu ne me voyais pas. T’as préférer mon frère à moi. » « Je pensais que tu aurais été jaloux. Je pensais que tu en viendrais à te déclarer. Résultat ça fait un an que je suis avec lui et je ne savais plus comment faire pour t’approcher. Tu étais tellement distant. » « J’aime mon frère Némésis, comprends moi, c’est mon jumeau, je ne veux lui faire aucun mal. » Et pourtant… Mes lèvres se sont égarées de nouveau sur les siennes. Le soir même je rompais avec Manuela, quant à Némésis, elle essayée d’être sincère avec mon frère qui passait plus de temps à s’occuper de lui plutôt que de leur relation. Au fond je pense qu’il ne l’aimait pas mais qu’il l’a voulait et il l’a eu. Un soir alors que j’étais dans ma chambre j’ai entendu la jeune femme frapper à la porte de sa chambre pour lui dire enfin la vérité.
« … Je l’aime Narcisse. Ça a toujours été lui. » « Quoi tu te fou de moi ??? Tu… » « Narcisse ?! Narcisse ?! Eros vient vite !!! » J’ai entendu un gros bruit sourd et c’est à ce moment là que je suis arrivé dans la chambre de mon frère. Narcisse était étendu sur le sol, du sang coulant de son nez, j’ai pris le téléphone pour appeler une ambulance. Mes mains tremblaient comme jamais mais j’essayais de garder mon calme pour ne pas tomber moi aussi dans les pommes. Les larmes coulaient malgré moi sur mes joues alors que je n’avais jamais véritablement pleuré. Je ne pouvais pas perdre mon frère, pas lui.
« Votre fils à fait une rupture d’anévrisme monsieur Jefferson. Il a dû ressentir certains symptômes durant ses derniers mois, il n’a rien dit ? » Mes parents m’ont regardés et j’ai hoché la tête négativement. Il me parlait de tout pourtant. « Narcisse est tombé dans le coma d’un seul coup. »
« Mais… Il… Il va s’en sortir ? » Il était fort, il s’en sortirait. Le médecin ne me répond pas et je comprends parfaitement ce que ce silence veut dire. Je serre Némésis dans mes bras, elle aussi est venue avec nous. Les jours qui ont suivis ont été les plus longs, chaque fois que le téléphone sonner on s’attendait tous au pire. Je ne dormais plus. Je ne cessais de pleurer quand j’étais seul. Ce jour là… Ma mère a décroché et derrière elle j’ai pu entendre la nouvelle…
« Madame Jefferson ? Nous sommes désolés. Nous avons fait tout notre possible… Nous… » J’ai raccroché le combiné. Ma mère est tombée en larme dans mes bras, il était mort. Narcisse était décédé. La vie ne sera plus jamais la même dorénavant.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Chapitre 3 : Mon frère était décédé. Cela faisait trois ans déjà. Jour pour jour et pourtant je n’arrivais pas à m’en remettre, ni moi ni Némésis nous arrivions à faire face à cette épreuve si difficile. Mes parents étaient eux aussi totalement dévastés et ils se disputaient sans arrêt. Ils me mettaient parfois dans la dispute. J’étais son jumeau j’aurais dû le savoir d’après eux. Personne ne faisait réellement attention à moi et pourtant j’avais besoin de soutien moi aussi, c’était quand même une part de moi qui était mort ce jour-là, mon frère jumeau et j’ai comme l’impression de vivre avec une moitié de moi-même en moins. Un trou béant dans ma poitrine. La relation que j’entretenais avec ma meilleure amie n’est pas la meilleure qui soit justement. Je ne sais pas vraiment comment nous en sommes arrivés là mais nous n’avons jamais donné suite à nos sentiments. Pourtant il est clair en nous regardant que l’on s’aime encore, je crois que l’on se sent coupable de la mort de Narcisse et que l’on se dit au fond que c’est à cause de notre révélation qu’il n’est plus avec nous. Néanmoins nous sommes encore amis, j’ai un peu de chance dans tout ce malheur finalement. J’ai abandonné la photographie et mon désir d’être photographe est parti du jour au lendemain emporté par mon jumeau. Malheureusement depuis le décès je me suis mis à faire connerie sur connerie, je volais des voitures, je me suis mis à fumer et j’étais tombé dans l’alcool sans jamais toucher à la drogue. Ce soir-là, je ne me souviens pas de tous ce qu’il s’est passé mais je sais que c’était la nuit de la mort de mon frère, comme toujours je noyais mon chagrin dans un bar, puis lorsqu’on ne voulait plus me servir je prenais ma voiture et je changeais de bar et ainsi de suite jusqu’à ce que je m’écroule à la limite du coma éthylique. Cette nuit-là n’était pas différentes de toutes les autres sauf que je me suis retrouvé totalement noyais sous mon chagrin, j’étais terriblement malheureux et je n’ai pas pu supporter cette solitude. J’ai donc appelé Némésis pour qu’elle vienne, j’étais en pleure et elle est venue le plus rapidement possible.
« Chut… Je suis là… Je suis là. » Je me souviens de la douceur de ses caresses et de son odeur, j’avais beau avoir bu des litres de whisky mon cœur battait à toute allure comme toujours chaque fois qu’elle me touchait.
« Je suis désolé Némésis. Tous cela c’est de ma faute. Je l’ai tué. J’ai tué Narcisse. Je t’ai brisé le cœur. Je suis désolé, pardonne moi. Je t’en prie… » Mes larmes ne cessaient de couler alors que je me perdais dans un raisonnement terrible, raisonnement qui prouvait que je me sentais coupable même si je n’osais le dire à personne de peur que l’on me dise que j’avais raison. Ses bras se sont enroulés autour de moi et elle m’a aidé à me déplacer. Elle m’a installé sagement à l’arrière de sa voiture et j’ai simplement murmuré ces mots.
« Je t’aime. » « Je t’aime aussi Eros. Je te promets de t’aider. Je te promets de te redonner le sourire un jour. » Ses lèvres se sont posées sur les miennes avant que je m’endorme. Au petit matin ce ne sont pas les murs de ma maison que je pouvais admirer mais la couleur blanchâtre d’une chambre d’hôpital. Une infirmière rentre à ce moment précis en hurlant
« Docteur !!! Il est réveillé !!! » [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Chapitre 4 : « Aller avale ça mon beau, ça va te faire du bien. » « T’es sûre de toi ? Je n’y ai jamais touché Dana. Je ne veux pas mourir hein. » « Je te promets que tout ira bien, toutes tes peines vont partir avant que tu ne t’en rendes compte. » Des pilules de toutes les couleurs atterrissent au centre de ma main avant que je ne gobe le tout d’un seul coup. A l’intérieur de ma main se trouve quel genre de pilule ? De l’ecstasy. Comment j’en suis arrivé à ce stade ? Eh bien c’est simple. Lorsque je me suis réveillé dans ce lit d’hôpital j’ai dû faire face à beaucoup d’informations, des informations bien trop difficiles à supporter pour un jeune homme déjà bien effrité par la vie. La première information c’était que j’étais tombé dans le coma pendant une longue année. En fait, j’ai eu un accident de voiture avec Némésis la nuit où elle est venue me chercher dans ce bar, un abruti nous à couper la priorité et elle a foncé dans notre voiture, d’après les médecins si j’avais été à l’avant je serais mort sur le coup.
« Et Némésis ?? Comment elle va ?? » La mine déconfite de mon médecin m’apprend la seconde nouvelle. Après avoir perdu mon frère je venais de perdre ma meilleure amie, mon premier amour. D’après lui elle n’a pas souffert et ses derniers mots ont étés pour moi. Le problème c’est que je me foutais bien qu’elle n’est pas souffert je la voulais auprès de moi, pourquoi j’étais encore vivant ? Pourquoi j’avais survécu durant un an avant de me réveiller alors qu’elle, elle n’avait pas eu cette chance. C’est dans ce genre de situation que l’on se pose tout un tas de question et j’ai eu le temps de réfléchir. J’ai eu huit mois de rééducation à cause d’une blessure grave à la jambe – j’ai d’ailleurs toujours un souci avec cette jambe – Mon cœur était détruit, en millier de morceaux et la dépression me guettait vraiment. Du coup je me suis dit qu’il était temps de partir, j’ai fui du jour au lendemain, sans même laisser un mot à mes parents, je me suis installé à Londres. Il fallait que je change d’air. Finit Athènes, j’avais déjà subi bien trop d’histoire là-bas, il était temps de mes vingt ans de me débrouillé seul sans mes parents sur le dos. C’est ainsi que je me suis retrouvé là, dans ce bar assis sur le comptoir avec ma nouvelle meilleure amie Dana. Je suis devenu barman et Lena est serveuse, nous avons sympathisés et même si je continue à boire je n’avais jamais dépassé ce stade fatidique. La drogue. Néanmoins Dana avait raison sur ce point, je ne me suis jamais senti aussi bien qu’à ce moment précis et je savais que désormais je ne pourrais plus me passé de cette exquise marchandise.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Chapitre 5 : « Monsieur Jefferson vous avez vingt sept ans et votre état de santé devient de plus en plus préoccupant. Votre insuffisance cardiaque à atteint un point critique et nous ne pouvons plus vous soignez avec des médicaments, il va falloir opérer et si ça continue vous allez devoir avoir une transplantation cardiaque, mais votre consommation d’alcool et de produits illicites ne vous mets pas en bonne condition pour avoir un donneur. Il faut cesser ça. Je peux vous donner l’adresse d’un centre de désinto… » « Non. Je n’en veux pas. Peu importe que mon cœur se porte mal et qu’il me faut une greffe de toute manière je n’accepterais pas. Au revoir docteur. » La porte du bureau a claqué et j’ai disparu dans la rue. J’ai vingt sept ans, je vis toujours à Londres, je suis accro à la cocaïne depuis de nombreuses années. Il y a un an j’ai fait un malaise et après être rentré d’urgence à l’hôpital on m’a diagnostiqué une insuffisance cardiaque, insuffisance qui a pris de l’ampleur en une année à cause de ma consommation d’alcool. Je savais que j’allais mourir mais tant pis, finalement j’avais survécu à mon frère jumeau, survécu à ma meilleure amie, il était peut-être temps que ma vie se termine enfin. Ce soir-là j’ai passé ma soirée face à face avec ma cocaïne, le nez dans la poudre je ne me sentais plus seul, je ne me sentais plus détruit, l’espace d’une heure ou deux j’étais de nouveau le Eros que tout le monde avait connu.
« Regarde-moi dans quel état tu te trouves Eros. » Des doigts chauds parcouraient en douceur mes cheveux et mon visage, j’ouvrais à peine les yeux mais je savais de qui il s’agissait, c’était Eden une de mes collègues. J’étais devenu gérant de mon propre restaurant et même si je consommais de la coke j’étais un bon gérant et un bon patron. Seule Eden m’avait vue dans cet état, elle venait d’ailleurs plus tôt pour être sûre que je n’étais pas agonisant dans ma cuisine.
« Je vais mourir de toute façon… » « Non Eros, si tu me laissais rentrer dans ta vie je t’aiderais au mieux. » Un léger sourire s’affiche sur mes lèvres alors que je soupire. Eden se disait attachée à moi mais je ne la croyais pas. Je refusais de m’attacher à nouveau à une femme, par peur de la perdre et de souffrir encore. Ma vie maintenant ? Elle était simple. Drogue. Alcool. Sexe. Et boulot.