Pfffff. Je fixe le bouquin que je tiens dans les mains comme s’il allait me bouffer et ne peut m’empêcher de pousser un profond soupire. Toutes ses pages sont vierges et on m’as conseillé de le remplir, le noircir de mes idées, de mes souvenirs et de mes envies. Sois disant que ça ‘canaliserait mon énergie’. moi je dis que je ne suis pas hyperactive, mais passionnée! Nuance! Pff, de toute façon, mes parents ne comprennent pas ce que je vis, comment je suis. Ok ils ont déjà été adolescents comme tout le monde, mais n’ont même pas l’air de s’en rappeler! Ils me trouvent trop enjouée, trop délirante et ça, ça ne leur plait pas des masses…Donc ils me forcent à tenir un foutu journal! Purée, si mes amis savaient ça, ils se foutraient très certainement de ma gueule en disant que c’est pour les filles prépubaires fans de boys band, qui ne savent pas quoi faire de leurs vies. Mais j’ai dix neuf ans, bon sang! Poussant un autre soupir a fendre l’âme, j’ouvre le journal, m’installe confortablement, le dos calé contre ma tête de lit et me met a écrire. Après avoir regardé vers la porte de ma chambre, au cas où un petit malin pourrait laisser trainer yeux ou oreilles. Heureusement, la baraque est vide. Dieu merci, quoi.

Cher Journal,

Je barre ça en me traitant mentalement d’idiote. C’est beaucoup trop cliché! Un peu d’imagination, merde!

BREF, JE SUIS VENUE EMMERDER LE MONDE

En voilà, une intro qui en jette!…Hum, alors euh…Commençons par le commencement! Ma naissance, quoi. Comme tout le monde sur terre, je ne me souviens pas du jour de ma naissance. Pourtant, ce serait trop bien, de se souvenir, non?! Bon, parait que ça fait mal et que c’est pour ça qu’on pleure, bla, bla, bla…Mais sérieux! Sa venue au monde, c’est quand même le truc le plus important dans une vie et le pire c’est qu’on peut même pas en conserver le plus minuscule souvenir! Hum. Bref, passons! Mes parents m’ont raconté que ce fameux jour, il pleuvait comme vache qui pisse. Ma mère a souffert sur le moment et il parait qu’elle a bien insulté mon père pour lui avoir infligé une pareille torture. Sympa, n’est-ce pas?! Qu’est-ce que ça aurait été si je n’étais pas un enfant désiré, sérieusement?!
Ensuite -toujours d’après mes parents-, j’ai été mise dans leurs bras et c’est là qu’ils m’ont baptisée Taïssïa Marie…Je sais pas vraiment ce qu’il leur a pris, mais effectivement, ils ont sûrement voulu me punir dès le début! Sauf que dommage, contrairement à certains qui trouvent mon prénom bizarre, bah moi je trouve qu’il envoie du pâté! Puis il m’ont emmenée à la maison. Là, ils m’ont présentée Saphyra, ma grande sœur, ainsi que notre demi-frère. C’était un grand moment et on m’as toujours assuré que ma sœur m’avait aimée dès qu’elle avait posé les yeux sur moi. Tsss. Mes parents sont de sacrés bons menteurs! En grandissant, s’il y a bien une chose que j’ai remarqué, c’est la petite guéguère stupide qu’entretenait Saphyra avec moi. Etant mon aînée, elle n’était pas prêteuse et ne voulait pas partager mes parents avec moi. Moi, je ne comprenais rien et vivait ma petite vie alors qu’elle fulminait et bouillonnait de jalousie de son côté. Mais elle me faisait clairement sentir qu’elle ne m’aimais pas et ça m’as toujours plus ou moins pesé. Comment grandir sainement quand la personne qu’on admire le plus nous repousse?! Une fois, je me souviens: J’avais environ huit/neuf ans. Étant la seule brune de la famille, je voulais me teindre les cheveux en blonds, même si c’était juste pour un petit temps. J’avais tellement envie de ressembler à ma grande sœur qui elle, avait une magnifique crinière couleur blé. Alors j’ai réussi a faire plier mes parents qui ont accepté que je me fasse teindre les cheveux. Parce que oui, j’étais une petit ange, je collectionnais les bonnes notes et passais de classes en classes sans même me fatiguer. J’étais une tête, quoi. Bref, je me suis teint les cheveux. Sauf que quelque chose à cloché dans les produits ou je ne sais quoi…En tout cas, quand je suis sortie de cette séance de pure torture, ma tignasse était tout simplement d’une horrible couleur verte! Mais pas le joli vert pomme! Non, un vert horrible, moche, tout ce que vous voulez! Ma mère a hurlé, ma sœur a dit que j’avais une tête de clown…Et mon père a ri. Au moins on était tous ok sur le fait que cette idée ait été carrément pourrie! La pire de ma vie! Heureusement, on a pu rattraper tout ça dès le lendemain. Même si je suis sûre que des photos de ce jour là doivent être bien soigneusement rangées dans un album, au cas où on voudrait me faire chanter un jour où l’autre!

BREF, J’AI GRANDI. EH OUI, DUDE: GRANDI.

Après bien encore des mésaventures, j’ai finalement et péniblement atteint le pallier suivant: L’adolescence! C’était plutôt cool, de se dire qu’on changerait. Tout d’abord l’école! Eh oui, je devenais une collégienne! Ca, c’était le pied, parce que j’étais plutôt populaire!…Sûrement parce que j’étais issue d’une famille immensément riche, mais qui s’en plaindrait?! J’me suis faite des amis là bas. Des ennemis aussi, mais avec eux je trouvais toujours moyen de me marrer! A leur dépend, j’avoue. Mais c’était drôle, c’est ce qui compte! En fait, je suis devenue une sacré petite chieuse avec le temps. Aujourd’hui, alors que je suis plus adulte, je m’en rend compte. Mais je l’étais toujours moins que Saphyra l’était a mon âge! En très peu de temps, j’ai réussi a descendre dans l’estime de mes parents. J’ai littéralement pris la place de ma sœur, en réalité. Je me mettais a sortir tard, ne respectais plus le couvre feu, ni ce qu’ils pouvaient me dire. J’allais en cours parce que je délirais bien avec mes potes là bas, mais les études en elles mêmes m’importaient peu. Je préférais largement passer mes journées a rire, à faire des conneries plus débiles les unes que les autres. Prendre la vie au sérieux, prendre le chemin du monde des adultes, ça m’effrayais. Je voulais pas de ça, des responsabilités. A cause de mon comportements, mes vieux ont toujours pénalisé ma bande de potes. D’accord, ils m’ont suivi, mon entrainée sur un chemin différent de ce que j’avais imaginé…Mais j’étais déjà déviée de ma route depuis bien longtemps. Ils m’ont juste aidée a m’en rendre compte et je les aime encore plus pour ça. La plupart de mes bons souvenirs de cette époque, je les doit à Max. Mon meilleur ami. Oui, un garçon! Qu’est-ce que je peux l’aimer, celui-là! Il m’as tout de suite plu, en fait. Son style, ses cheveux, sa manière d’agir, ses cheveux, le fait qu’on se ressemble assez. Est-ce que j’ai mentionné ses cheveux?! Lui, malgré le nombre d’amis que j’avais, a toujours été l’un de ceux avec qui j’ai été le plus proche. C’est d’ailleurs le seul qui a réussi a me faire aller chez un tatoueur et qui m’as initiée a ça. Mes parents ont bien crisé en voyant mon tatoo et se sont tout de suite douté de qui m’avais donné l’idée. Sauf que c’était important pour moi. Je pouvais pas l‘expliquer à l‘époque et ne le peut pas plus aujourd’hui. Cette amitié est devenue trop importante, elle fait partie de moi. Avec tous les bons et les mauvais côtés. ‘Reusement qu’on s’aime quoi!

BREF, J’SUIS DEVENUE ADULTE ET MÊME QUE JE GÈRE SA MÉMÉ KEUWA!

Mais finalement, rien ne dure. Le temps passe si vite qu’un jour on se lève et quand on se regarde dans le miroir, on se rend compte qu’on est majeur. Qu’on est adulte. Après avoir reçu mes diplômes, j’ai décidé de ne pas continuer mes études. Ou du moins, de ne pas aller dans une filière où je m’ennuierais ferme. Donc, je me suis séparée de mes amis, qui eux ont pris des chemins différents niveau études et ait commencé a me renseigner…A propos des démarches a suivre pour monter une société. Et pas n’importe lequel! Un label de musique! Parce que depuis que j’suis gamine, j’aime ça. Mon truc c’est plutôt la danse, et je pratique quand je peux, mais parait que j’étais trop petite pour intégrer des balais ou des spectacles, donc j’ai abandonné l’idée. Mais donner une chances a des gens qui eux veulent et peuvent réussir, qui ont du talent…Ca, ça me botte! Évidemment, mes parents s’y opposaient au début. Après tout, vu l’adolescence chaotique que j’avais eu, ils ne se voyaient pas me faire confiance et ne comptaient pas me prêter un centime pour démarrer mon projet. Pourtant ils sont toujours blindés de tunes, mais étonnamment radins lorsqu’il s’agissait de mes envies. Sauf que, comme je suis une petite maligne, j’ai monté un plan béton! Après des mois de recherche intensive, j’ai monté mon dossier. Complet, bien travaillé et surtout, il gérait quoi! Je revois encore la tête de mes vieux quand j’ai fini de tout leur exposer! A la la…Les yeux ronds comme des billes et la mâchoire tombante, ils sont resté immobiles genre cinq minutes! Puis mon père a enfin bougé, s’est levé sans un mot et a quitté la pièce. Au départ j’ai cru qu’il allait retourner travailler…Puis finalement il est revenu, son carnet de chèque à la main. Le premier acompte pour la bâtisse qui va me servir de studio d’enregistrement. Les travaux ont duré plusieurs semaines, ça a été long et éprouvant. Plusieurs fois, j’ai failli tout lâcher. Sauf que voilà, je ne me vois pas faire autre chose que ça…Et je serais trop fière pour rejoindre mes amis à la fac après plusieurs mois. Ca leur prouverais que j’ai échoué et ça, il en est hors de question!

J'arrête d'écrire et ferme le journal. Finalement, il est facile de faire le tour de ma vie en seulement quelques pages. Je n'ai encore rien vécu de spécial, ni de bien important. Sachez tout de même que la seule chose qui a bien changé, c'est ma relation avec ma soeur et mes parents. Mon changement soudain à au moins apporté cela. Il nous a rapprochés, nous a soudés. J'aime Saphyra encore plus qu'avant et ait retrouvé la confiance de mes parents. Mis à part le fait que je sois totalement amoureuse de mon meilleur ami, je n'ai pas à me plaindre de ma vie. Elle est plutôt cool.

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