[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] « Je t'ai apporté des fleurs...avec maman nous avons été les chercher ce matin, ce sont des roses, tes préférées...Maman n'a pas pu m'accompagner, elle avait un rendez-vous, tu sais pour le boulot dont elle t'avait parlé, il y a quelques semaines...Mais, elle m'a dit qu'au retour elle passerait te voir. » Betty scruta la tombe de son père de ses yeux gris et une larme coula le long de son visage. Cela faisait maintenant deux semaines que son père était décédé. La jeune fille n'avait rien vu venir, comme tout le monde à vrai dire. Tout allait pour le mieux, du moins c'est ce qu'on avait pensé. M. Fitzgerald était un homme en parfaite santé, il y a deux mois de cela il avait fait des examens médicaux qui avaient confirmé la santé parfaite de ce cinquantenaire. Il avait un boulot plus que stable, il gagnait très bien sa vie, avait une femme qui l'aimait plus que tout et une jeune adolescente qui voyait en lui le père parfait. Hélas, les apparences sont trompeuses et ce n'est pas Betty qui vous dira le contraire. Il y a deux semaines de cela, M.Fitzgerald avait été retrouvé mort dans son cabinet d'avocat, pour cause ; un suicide. C'est son assistance, Abbey qui avait découvert son corps et qui avait tout de suite appelé les ambulanciers, ayant encore un petit espoir, mais il était déjà trop tard. Une heure après, Mme Fitzgerald recevait un coup de fil, elle était tranquillement en train de préparer une bonne ratatouille pour le repas du soir, elle ne se doutait pas qu'en décrochant cet appel sa vie allait bousculer. Du premier étage, Betty avait entendu le cri d'horreur de sa mère et elle était vite descendue afin de découvrir ce qu'il s'était passé. La blondinette attrapa son sac et en sortit un paquet de mouchoir, elle en tira un et essuya ses larmes. « Je ne sais pas si j'arriverai à m'en remettre un jour tu sais, toutes les nuits je fais ce même cauchemar, toutes les nuits j'entends le cri horrible de maman quand elle a appris ce qu'il s'était passé. Je la vois, s’effondrer sur le sol, toute tremblante et moi, qui suis à côté d'elle sans savoir que faire...Pourquoi ne nous avoir rien dit ? Je ne suis pas spécialiste, je le sais bien, mais avec maman tu aurais dû nous dire ce qui te tracassait et on aurait pu t'aider, comme toi tu l'as toujours fais. Tu m'as toujours aidé, quand ça n'allait pas tu étais là pour moi, pour me consoler, quand Matthew m'a quitté c'est toi qui durant toute une nuit m'a réconforté. J'aurai pu faire ça pour toi, on aurait pu inverser les rôles et j'aurai pu te réconforter, t'aider, tu n'avais pas besoin de traverser ça tout seul. » Au fond d'elle, Betty s'en voulait de ne pas s'être rendu compte qu'il se passait quelque chose, sa mère lui avait plusieurs fois répété que ce n'était pas de sa faute, cependant elle ne pouvait s’empêcher de se dire que si elle s'était rendue compte plus tôt que quelque chose n'allait pas, elle aurait pu l'aider. Elle s'en voulait terriblement, ces derniers mois, malgré tout l'amour qu'elle lui portait elle n'avait pas été très tendre avec lui. Vous savez comment sont les ados à cet âge-là, comme tous les jeunes adolescents de son âge elle avait eu cette phase de rébellion et ces derniers mois les relations avec son père s'étaient quelques peu dégradées, néanmoins elle l'avait toujours aimé et l'aimerait toujours. « Je t'aime papa, je t'ai toujours aimé et je t'aimerai toujours, je sais qu'il est trop tard pour s'excuser, mais je tenais quand même à te dire que je suis désolée pour le comportement inacceptable que j'ai eu ces derniers mois, mais sache que malgré ça je t'ai toujours aimé et ce sera toujours le cas. Je reviendrai te voir dans la semaine là je dois retourner en cours. A bientôt, je t'aime...  Son maquillage avait coulé le long de ses joues, mais la demoiselle s'en fichait, elle ramassa son sac et sortit du cimetière, les larmes coulant sur son visage. « Betty, ça fait combien de temps que tu n'as pas eu un rendez-vous avec un homme ?»   La blondinette était tranquillement installée sur son canapé, lisant un livre qu'elle avait acheté la veille dans une libraire, quand Lisa vint la déranger. Elle referma doucement son livre et le déposa sur la petite table basse près d'elle, elle enleva ses lunettes et se tourna vers sa meilleure amie et colocataire, Lisa. « Je ne sais pas, disons depuis une petite semaine ou deux. » En réalité, ça faisait depuis beaucoup plus longtemps que cela, mais Betty n'aimait pas discuter de sa vie privée, même avec sa meilleure amie. Elle préférait garder ça pour elle, mais Lisa ne semblait pas du même avis. « Tu plaisantes j'espère ? Ça fait trois mois, trois mois !! » « Tu rigoles, tu comptes à ma place ? » « Je m'inquiète pour toi Betty, c'est tout. » « Et bien tu n'as aucune raison de t’inquiéter, je n'ai pas trouvé quelqu'un qui me correspond, tant pis j'attends et en attendant je me concentre sur mes études et puis j'ai déjà Dispsy et Toy, l'amour des animaux est plus important que celui d'un homme. » Lisa laissa échapper un rire avant de venir s'asseoir près de sa meilleure amie. « Tu ne peux pas comparer tes animaux de compagnie à un homme quand même ! » Betty rit en voyant l'expression de son amie et elle alla chercher son chat, puis elle revint vers sa colocataire. « Regarde moi ça, il pas trop mignon ? Franchement, il est plus mignon qu'un homme même ! » La blondinette fit un bisou à son chat et alla reprendre sa place sur le canapé. Son chat s’installa sur ses genoux et elle le caressa. « Tu es incroyable Betty ! » « Je sais, mais tiens puisqu'on parle d'hommes, comment ça se passe avec Mason ? » Tout à coup, Lisa s'en voulu d'avoir abordé ce sujet, car elle aurait dû savoir qu'à un moment ou un autre, on en viendrait à elle. « Ça va très bien d'ailleurs je dois y aller là, bon allez bisous, à ce soir ! » Elle déposa un rapide bisou sur la joue de sa meilleure amie, puis comme un éclair, elle quitta l’appartement.
Betty et Lisa se connaissaient depuis leur plus tendre enfance, elles avaient fréquenté les mêmes écoles et durant plusieurs années elles avaient même étaient voisines. Elles étaient comme des sœurs, elle partageaient tout et quand Betty avait décidé de prendre un logement pour prendre son indépendance, Lisa n'avait pas hésité une seule seconde avant de la rejoindre. Elles ont toujours été là, l'une pour l'autre et ce n'est pas prêt de s'arrêter.